samedi 26 novembre 2011

L'angélus.


Le crépuscule se levait. Des couleurs, du rosé jusqu'au bleu, parsemaient le ciel.

Dans la cuisine, le petit déjeuner était dressé, bouillie d'épis de blé, et croûton de pain.

De délicates odeurs s'élevaient de la vielle chaumière. Réveillés, les vagabonds et les plus pauvres accouraient vers cette bicoque. La vieille paysanne servit à chacun une portion de ce qu'elle possédait. En ce moment, les récoltes étaient maigres et elle ne pouvait payer son jeune commis. Pourtant il ne lui en voulait pas, il l'aidait gratuitement. A son tour il se leva, il était en retard pour l'aumône du matin. 

Quand les malheureux retournèrent à leur besogne, la vieille femme poussa la porte de la masure, ses yeux, plein de gentillesse scrutaient son jeune ami, un sourire se dessina rapidement sur ses lèvre pour s’effacer un instant après. Par la fenêtre, le ciel avait pris une teinte orangeâtre, le commis fit un geste sec de la main, la vielle dame s'approcha et hocha la tête, ils sortirent se promener. Ils étaient heureux. Le commis, jeune orphelin avait trouvé une mère. Le soir, près de l'âtre, les flammes semblaient crépiter au rythme de leur discussion, les yeux vert foncé, de la couleur des forêts, de la vielle femme semblaient s'être mués en deux yeux flamboyants. Quand le jeune orphelin s'en alla, seule, la bonne femme contempla les étoiles apparaître comme une traînée de poudre dans le ciel bleu, et s'endormit.

Dès l'aube, la vielle était aux champs avec son commis, ils labouraient, semaient, lorsqu'un son perçant, strident, retentit à travers les terres, la vielle émue, délaissa un instant ses outils et commença a dire l'angélus, son employé fit de même, arrêta sa besogne pour prier, lui aussi.

Une lumière éblouissante tapait à ce moment là, leurs visages rayonnaient, leurs regards pétillants se croisèrent. Ils sourirent.

Imène.

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